
La nuit arrive
arrive
arrive et l'angoisse
infime infinie
humble de l'âme
qui s'oublie se lâche
et décline dans le puits
livide sans cache
du temps qui défile
comme un film insolent
brouillant ses repères
l'image perfide tournoie dans la nuit
vide absolue tyrannique
et s'enroule comme un courant noir
autour de la tête incertaine
qui creuse et cherche
le maintien de son port
le port de ses rêves
le rêve qui sécurise
la tête dans la prise
et les doigts qui palpent
l'étincelle
les yeux au fond du regard
appellent la lumière
le décor de la scène s'éteint
les querelles s'affaissent
les passions doutent
tout paysage sommeille
et s'éveille à présent
en guise de modique relais
en phare unique dans la nuit
la fragile lueur
quasi phosphorescente
d'une survie inquiète
le désir intense
tendu et sans faiblesse
d'un être un mot un soupir
une évanescence qui refuse
qui refuse l'absence
à cause d'un temps
instable incompétent et cruel
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