
En arrière dans le corps
L’âme tombait à la renverse
En arrière sans support
sans barrière
sans répit sans report
L’âme s’enfonçait dans l’abîme entrouvert
L’entonnoir métaphysique sans repères sans lumière
Le trou noir infini vers le désordre et l’enfer
La pensée crie et se débat
Comme une bête affolée face au trépas
La substance qui fait l’être se tend se tord
Et tente vainement de se rattraper
Par un effort immense et exalté
Qui exprime toute la volonté surhumaine d’exister
A la limite ultime de l’espoir dépassé
Qui s’étend latente comme une trame invisible
Un piège pervers et prêt à condamner
A la limite tragique qui ferme la vie
Juste au-dessus d’un espace révulsé
D’un monde démoniaque où le bonheur s’est inversé
Où l’esprit agonise enchaîné par la folie
Cette douce et corrosive dépendance
Irréversible dégénérescence
De l’être attaché à la matière
En arrière dans le corps
L’âme tombait à la renverse
En arrière sans support
sans barrière
sans répit sans report…